Louer un taxi pour la journée est sans doute la solution la plus simple pour rejoindre les rizières en terrasse de Ping'an. Le taxi nous laisse au pied de Ping'an. Un joli village niché dans la colline. Et de nombreux villageois ont compris la singularité des lieux puisque hôtels, restaurants et échopes de souvenirs bordent le labyrinthe d'escaliers qui s'élèvent dans les hauteurs. Des cartes plantées dans les embranchements indiquent les chemins pour rejoindre les points de vue dominant la vallée.
A la sortie du village, l'escalier continue à flanc de montagne. Sur notre gauche, d'harmonieuses courbes vertes fendent la vallée. Ces collines difficilement accessibles et à la géographie tortueuse ont été domptés par les cultivateurs du riz. Façonnées en petites restanques et percés de petits canaux d'irrigation. le riz arrive à maturité en cette période de l'année, et un vert éclatant revêt les ingénieuses terrasses de terre élevées par les artistes-paysans du conté de Ping'an.
Notre randonnée dans les rizières s'arrête devant les femmes Yao, minorité ethnique dont la longueur des cheveux (supérieur à 1m) leur a valu d'être inscrit au livre des records.
Les paysans jalonnent notre parcours. Qu'ils retournent la terre, repiquent le riz ou réparent un canal d'irrigation, ces travaux minutieux et insignifiants en apparence sont les briques élémentaires de ce patchwork de lignes sinueuses dessinant les paysages de ces collines.
Notre chemin nous laisse à Dazhai entouré de nouvelles rizières en terrasse palpitantes. Des proportions aux directions des courbes, des hauteurs des restanques jusqu'au vert hypnotisant des plants de riz, tout a été pensé pour offrir un spectacle grandiose. Et même s'ils sont artistes malgré eux, il y a un brin de génie dans les façonneurs de ces terrasses.
Keyword - évasion -
mercredi 15 août 2007
Les paysans artistes des rizières en terrasse de Ping'an
Par dorian le mercredi 15 août 2007, 13:25 - TDM-Chine
vendredi 10 août 2007
Les colosses de pierre du Wulingyuan
Par dorian le vendredi 10 août 2007, 22:56 - TDM-Chine
Parfaitement inconnu des voyagistes occidentaux, le massif découpé du Wulingyuan est sans doute l'un des plus beaux de Chine. Personnellement, c'est mon préféré. C'est la joie au ventre que je reviens sur ces lieux avec ma petite famille.
Nous arrivons à Zhangjiajie-ville par le train de nuit et un agent de voyage local nous conduit à Zhangjiajie-village à une heure de là. Ce village est accollé à l'entrée sud du parc du Wulingyuan et reste le lieu idéal pour débuter la balade et se reposer après une journée dans le parc. Le ticket est valable 2 jours et afin d'éviter les trafics de cartes magnétiques, les bornes sont équipées de lecteurs d'empreintes digitales. Pas de quoi faire oublier le prix exorbitant du billet : 245 yuans (24,5 €) ! 8 € de plus qu'il y a 2 ans !
Nous passons les tourniquets et sur la gauche, des familles de singes attendent qu'on leur jette quelques sucreries.
200m après l'entrée, un plan représente les différents sentiers qui ornent le parc. Nous prenons sur la droite, traversons un pont et avançons sur le chemin pavé qui fuit dans la nature dense des lieux. Quelques jeux (courtes haies et champignons de pierre) agrémentent le parcours.
A l'approche du sommet, nos pas ralentissent puis s'arrètent sur un point de vue à couper le souffle. L'ascension dans les sous-bois ne laissait pas présager d'un telle splendeur tandis que nos yeux s'équarquillent face à cette merveille que nous lègue la nature. Les coudes appuyés sur la balustrade, nos yeux balayent la scène. Des colosses de pierre nous font face. Les dieux se détendent en disputant une partie sur cet échiquier géant. Ces obélisques naturelles hautes comme la tour Eiffel pour certaines, harmonieusement effilées et joliment coiffées d'une touffe de pins rivalisent de beauté.
Un halo de brume intensifie le mysticisme des lieux. Plusieurs points de vue ont été bâtis le long du chemin ; mais aucun d'entre eux n'apporte une explication rationnelle à ce champ de colonnes granitiques. De toute façon, notre esprit n'est plus capable d'analyser tant il est submergé par ce torrent de lumière et de splendeur que lui apportent nos yeux.
Plusieurs heures sont passées, les efforts de la montée sont complètement oubliés. Nous redescendons dans la vallée pour naviguer entre les tours. Des langues de forêts vertes s'accrochent aux contreforts des titans de pierre, tentent une vaine ascension de leurs parois abruptes et se heurtent à leur vertigineuse verticalité. Entre les colonnes, des fourmis voyageuses se meuvent. Nous évoluons dans ce champ de culture pétrifiée démesurément grand.
Les yeux scotchés au ciel, nous regagnons l'entrée du parc.
Le lendemain, nous retraversons le parc pour se rendre à un ascenseur fixé sur la paroi d'une des obélisques granitiques. Un dernier plein d'émotions avant de quitter le parc.
Le soir j'accompagne Armelle à l'aéroport. Elle a gagné ses galons d'apprentie baroudeuse. Le rythme était un peu soutenu mais j'ai été heureux de partager un bout de chemin ensemble. En plus, elle a suivi sans broncher. Quoique...
Un petit goût de la vie de saltimbanque que je mène depuis 2 mois.
samedi 14 juillet 2007
aventures dans la nature mongole (3e partie)
Par dorian le samedi 14 juillet 2007, 16:30 - TDM-Mongolie
Si vous avez manqué le début, cliquez ici pour lire la première partie ou ici pour la deuxième partie du trek...
Au commencement de mon sixième jour de marche, mon rythme devient plus lent et je souffre de mes ampoules. En fin de matinée, je suis accosté par un jeune mongol qui fanfaronne sur son cheval tandis que je traîne mes pieds douloureux. Il représentera le seul véritable désagrément au cours de ce périple. Il se met en travers de mon chemin et m'empêche d'avancer, essaie d'ouvrir mon sac et saisit la longe de mon cheval. Le ton commence à monter jusqu'à ce qu'on rejoigne un troupeau de chèvres gardé par un de ces frères. Ce dernier est visiblement amusé de me voir dans l'embarras. Je lui propose finalement de faire marche arrière et d'aller boire un verre dans sa yourte. A notre arrivée, son comportement change radicalement. Sa famille et principalement son père sont adorables et heureux de partager un peu de leur temps et de leurs traditions avec un étranger.
La situation s'est apaisée lorsque je repars, ayant hâte malgré tout de m'éloigner pour oublier cette épisode. Mais avant d'attaquer la montée de la colline qui me fait face, j'entends le jeune fanfaron arriver au galop suivi d'un autre de ses frères, cette fois, il est question d'acheter mon cheval. Son grand frère, plus posé, comprend que je ne vendrai pas mon cheval et raisonne son petit frère. Je quitte enfin les lieux et marche un long moment pour camper le plus loin possible.
Le lendemain midi, alors que j'avance à flanc de montagne, le spectre de la veille revient lorsque j'aperçois deux jeunes cavaliers s'approcher. Mais ces deux là sont animés de la gentillesse qui caractérise l'hospitalité légendaire des mongols.
Je souffre et c'est avec plaisir que je m'arrête dans l'habitation voisine. En échange des traditionnelles photos, la famille m'invite à manger et à me reposer.
En fin de compte, je resterai jusqu'au lendemain matin. Je partage la finale de lutte du Naadam retransmise à la télévision. Peut-être l'évènement sportif majeur de l'année en Mongolie. Malgré l'éloignement, chaque yourte ou maison en bois est équipée d'une énorme parabole qui repose sur le sol. L'électricité est fournie par des batteries tampon, elles-mêmes rechargées par un panneau solaire, une éolienne ou un groupe électrogène. L'anachronisme du panneau solaire posé sur la toile blanche de la yourte est fabuleux. J'offre ma canne à pêche que je n'ai pas utilisé. On improvise un cours de lancer dans les steppes. Chaque membre de la famille que je connais depuis quelques heures à peine m'a adopté et est aux petits soins comme si je faisais partie des leurs.
Au petit matin, après les avoir remercié chaleureusement de leur accueil, je plie mes affaires et m'enfonce le long de la rivière.
Le chemin est de plus en plus difficile et la pluie complique mon avancée, je n'ai d'autres choix que de marcher dans la rivière à certaines reprises. Le cheval glisse sur les pierres qui habillent la rive. C'est ici près d'un pré verdoyant et difficile d'accès que je lui enlève son licol et sa longe. Je libère mon compagnon. Je souhaite qu'il goûte quelques jours de liberté avant d'être certainement capturé. Je disparais dans le pierrier qui se dresse face à la rivière. La marche est pénible dan cette zone vierge de traces humaines.
Après plusieurs heures, j'entame la descente sur l'autre versant de la colline et j'atteins un petite rivière affluent de l'Ider Gol où je me pose épuisé. Plusieurs mongols m'abordent et voyant mon état de fatigue, m'invite chez eux. L'ambiance est très chaleureuse et détendue et c'est ici que je décide de terminer mon trek.
Je fais des démonstrations des différents équipements que je porte dans mon sac devant l'oeil admiratif d'une dizaine de mongols. Je me sens bien ici et en échange de leur repas, je leur cuisine un de mes repas lyophilisés à ma façon, avec l'eau chauffée au réchaud. Et 2 d'entre eux partagent un "riz et poisson à la provençale" qu'ils trouvent délicieux.
Le lendemain matin, je pars en moto vers Tomorboulag avant de prendre une jeep qui me mène à Möron. Saviez-vous qu'on peut rentrer à 15 dans une jeep ?
Malgré la difficulté physique, la sous-alimentation et la solitude, cette aventure m'aura démontré que des valeurs telles que l'entraide, l'hospitalité et le plaisir du partage sont essentielles voire vitales. Les difficultés de communication et les différences de culture n'ont pas égratigné le bonheur vécu avec ces familles des steppes. Mon coeur gardera pour longtemps ces sourires et cette joie de vivre.
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